Poems Without Frontiers

Poems in Translation

David Paley




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The Doll's House
David William Paley

Raindrops beat upon the window
And trickle down the panes
Like the tears that wet my cheek.
But, here I am, against the glass
Watching the people pass
Longing to escape my confines
And find a wider world;
A world that is open and not enclosed
Like the house that I inhabit,
Where I must wait within the gloom
For the door to open
And a face to greet my own
As my reward for the day alone.

If I were in the great outside
I would choose another life:
To leave this perfect house
Immaculate throughout
With furnishings
That leave me so dejected;
Where I am dressed in finest clothes,
Condemned to a life of idleness
And bursting with frustration;
Where I am just a plaything,
A servant to the moods of others,
Possessed by those with power
And denied my chance to flower.

No one knows the fears I have
Or sees these tears of mine;
No one hears my puny voice
Shouting for recognition.
Loving words are not enough
When I remain without a role;
I have feelings too, you know,
But they remain unknown
When, in the midst of all this life,
I stand neglected and forlorn
Despite the love that pours on me
Because it is this emptiness
That makes me dread another dawn.

If I could leave this place,
I would hammer on the fortress houses
To break their oaken doors
And set the people free
Like birds from open cages
That find their perch upon a tree.
Far away over hill and dale,
I would march with twirling staff
At the head of the village band
And follow clouds about the sky
Until I had forgotten all my pain
And had learned to shout and laugh
When all that anger that I suppress
Would no longer then remain.

Oh, to lead an independent life
And not be wrapped in cotton wool.
I would walk the hills in blowing gales
To see the sea from the tops of cliffs;
And sail through storms in the yacht I built
To greet the calm with a cry of joy;
I would ride a train through dead of night
And arrive with the dawning light
To hold the hand of the man I loved
And sing with the birds above;
I would live my life with kith and kin
And build a home and not a house
Where I would wear my tattered clothes
And soothe my children's fears.
I would look about me at the battered chairs
Blessed with all my poverty
If only I could fly the wind.

Come, sunny day, and shine on me
And send me showers as a friend.
I want to walk about like people do
And let my cheek be touched by rain
And not these tears that streak my face.
Those passers-by have lives to lead,
Are pressed by worries they can share
When I have cares that I repress
Except the wish to rush outside
When I would shout to all about,
Where they are leading lives fulfilled,
That no one knows the barren life
Suffered by the great dismissed
In whose wide realm I live ignored
With no more hope in a time that drags
As if I were a pretty doll
Whose head is stuffed with rags.


La maison de poupée
David William Paley

Les gouttes de pluie frappent la fenêtre
Et dégoulinent sur les carreaux,
Comme les larmes qui mouillent ma joue ;
Mais je suis là contre la vitre
Regardant les gens passer,
Désirant échapper à mon confinement
Et trouver un monde plus large
Un monde ouvert et non enclos
Comme la maison où j'habite,
Où à l'intérieur dans l'obscurité,
Je dois attendre d'ouvrir la porte
Pour qu'un visage m'accueille
Comme une récompense à ma journée solitaire.

Si j'étais à l'extérieur dans un grand espace
Je choisirais une autre vie,
Et laisserais cette maison parfaite
Toute immaculée
Avec ses meubles
Qui me laissent si découragée.
Ici je suis habillée de très beaux vêtements
Condamnée à une vie d'oisiveté,
Brûlante de frustration.
Ici je ne suis qu'un jouet
Une servante au gré des autres
L'objet de ceux qui ont le pouvoir
Et me refusent la chance de m'épanouir.

Personne ne connaît mes peurs
Ne voit les larmes qui sont miennes
Personne n'entend ma chétive voix
Implorant de la considération.
Des mots d'amour ne sont pas suffisants
Quand je reste sans un rôle
J'ai aussi des sentiments
Mais ils restent ignores
Au milieu de toute cette vie
Je reste abattue, abandonnée,
En dépit de l'amour qu'on me prodigue
Parce que c'est ce vide
Qui me fait craindre une autre aurore !

Si je pouvais quitter ce lieu
A coups de marteau je détruirais les maisons fortifiées
Pour briser leurs portes de chêne
Et libérer les habitants
Comme les oiseaux de leurs cages ouvertes
Qui trouvent leur perchoir sur les arbres
Loin par-dessus colline et vallée
Je marcherais faisant tournoyer un bâton
En tête de la troupe du village
Et suivrais les nuages du ciel
Jusqu'à ce que j'ai oublié toute ma peine
Et appris à crier et à rire
Alors toute cette colère que je supprime
Disparaîtra rapidement.

Oh mener une vie indépendante !
Ne pas être enveloppée de laine.
Je parcourrais les collines dans les vents en tempête
Pour voir la mer du haut des falaises
Naviguer dans les orages avec le yacht que j'aurais construit
Et accueillir le calme avec un cri de joie.
Je conduirais un train par une nuit d'orage
Et arriverais à la lumière de l'aube
Pour prendre la main de l'homme aimé
Et chanter avec les oiseaux dans le ciel.
Je vivrais ma vie en famille
Et construirais un foyer et non une maison
Là je porterais mes vêtements en loques
Et calmerais les pleurs de mes enfants
Je regarderais autour de moi mes chaises abîmées
Bénie avec toute ma pauvreté
Si seulement je pouvais m'envoler dans le vent !

Viens jour ensoleillé et brille pour moi,
Envoie-moi des averses amicales.
Je veux marcher libre comme tout le monde
Que ma joue soit touchée par la pluie
Et non par ces larmes qui rayent mon visage.
Les passants près de moi ont leur vie à mener
Accaparés par des soucis qu'ils peuvent partager
Alors que je refoule mes ennuis
Sauf le désir de me précipiter à l'extérieur ;
Là où je pourrai crier tout ce que je ressens
Là où ils mènent des vies bien remplies
Alors que personne ne connaît la vie stérile
Dont je souffre, dans une grande indifférence
Dans cet univers où je vis ignorée
Sans espoir dans un temps qui se traîne
Comme si j'étais une gentille poupée
À la tête bourrée de chiffon.

Traduction: © Gabrielle Laye